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1999. Fondation du « Lycée Nzuji-Madiya » (Nzu-Ma) à Tshibombo, Kasaï oriental, République démocratique du Congo.

 

 

Vers les années 1992-1993, de graves conflits politico-ethniques ravagent la province du Shaba (Katanga) sous prétexte d’épuration ethnique. Ils conduisent les natifs de la région à chasser les ressortissants des autres régions du pays, ciblant particulièrement les ressortissants des régions des Kasaï oriental et occidental. En réalité, ces Kasaïens n’avaient d’autre « région d’origine » que le Katanga où ils étaient nés, comme, avant eux, plusieurs générations de leurs familles, amenées pour travailler dans les exploitations minières dès le début de la colonisation. Du jour au lendemain, des milliers d’hommes, femmes et enfants, vieillards et infirmes furent chassés et renvoyés dans leur « région d’origine ». Entassés comme du bétail dans des trains ou dans des camions, les survivants furent abandonnés sur le lieu-dit Cibobo. On les appelait « Les refoulés ». La souffrance sur le site était indescriptible, la population traumatisée, désabusée, découragée et désespérée. Sœur Gertrude Tundu Kialu, elle-même refoulée, soutenue par le chef coutumier des Bakwanga et certaines autorités politiques locales, eut l’idée de remettre debout ces populations en utilisant le potentiel que représentaient les femmes refoulées. Ensemble, elles créèrent d’abord le « Centre de récupération et métiers ». Ayant constaté le potentiel intellectuel et technique de ces femmes dans divers secteurs, Sœur Tundu poursuivit son idée. En 1999, avec ces femmes, elle mit en place une structure éducative, en commençant par une école maternelle et des classes de première et de deuxième années primaires, avec la perspective d’ouvrir progressivement d’autres classes.

 

Le projet Nzu-Ma est fondé sur les objectifs suivants :

• Libérer la population de la dépendance en stimulant le goût des études et du travail dès le plus jeune âge et selon le potentiel de chacun.

• Fournir un enseignement de qualité, adapté aux réalités du pays et partant de l’environnement immédiat de l’enfant, tout en l’ouvrant progressivement au monde.

• Éveiller chez l’enfant traumatisé l’estime de soi, l’amour de son milieu, de sa région et de son pays et lui assurer un accompagnement psychologique.

• Éveiller l’esprit de création et d’entreprise comme élément clé du développement personnel et communautaire.

• Ancrer l’enfant dans son milieu et dans sa culture tout en lui transmettant les valeurs morales et culturelles partagées par tous les humains.

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